18 janvier 2010
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N'est pas que ça.....
Parce que la poésie est aussi d'Haïti...
Si l'été est pluvieux et morne
si le ciel voile l'étang d'une paupière de nuage
si la palme se dénoue en haillons
si les arbres sont d'orgueil et noirs dans le vent et la brume
si le vent rabat vers la savane un lambeau de chant funèbre
si l'ombre s'accroupit autour du foyer éteint
si une voilure d'ailes sauvages emporte l'île vers les naufrages
si le crépuscule noie l'envol déchiré d'un dernier mouchoir
et si le cri blesse l'oiseau
tu partiras
abandonnant ton village
sa lagune et ses raisins amers
la trace de tes pas dans ses sablesle reflet d'un songe au fond d'un puits
et la vieille tour attachée au tournant du chemin
comme un chien fidèle au bout de la laisseet qui aboie dans le soir
un appel fêlé dans les herbages?
Nègre colporteur de révolte
tu connais les chemins du monde
depuis que tu fus vendu en Guinéeune lumière chavirée t'appelle
une pirogue livide
échouée dans la suie d'un ciel de faubourg
"Bois d'Ebène" Jacques ROUMAIN (1907-1944) link
La musique aussi .... link
Parce que les Haïtiens, avant que la terre ne s'ouvre sous leurs pieds
Avaient si peu de choses,
Et que depuis, ils ont encore bien moins,
Mais qu'ils sont riches de cette Espérance folle,
Qui les fait tenir debout,
Qui leur fait chercher les responsables de leurs malheurs
Ailleurs que dans l'Amour de Dieu,
Parce que plus que jamais, ils s'en remettent au Ciel
Et à leur Sainte Patronne, cette "Dame du Perpétuel Secours"
Pour cette Haïtienne modeste, digne et élégante,
Samedi, aux portes de Notre-Dame,
Qui disait que demain sera forcément meilleur,
Que les ouragans et les séismes,
Ne sont que les stations de leur Chemin de Croix,
Pareil à Celui qui le fit pour nous,
Et que du néant sortira la Vie,
Comme cette enfant sortie des décombres,
Et qu'encore, toujours et plus que jamais,
Il faut, quoiqu'il en coûte,
Se relever autant de fois que l'on tombe,
Parce qu'une main sera toujours là,
Pour vous remettre debout et vous montrer le chemin...
On dit que ce qui ne tue pas rend plus fort,
Est-il fort ce peuple pour supporter l'insuportable,
Et nous regarder dans les yeux,
Nous les nantis, les geignards,
Les éternels insatisfaits,
Et nous renvoyer à nos problèmes existenciels à deux balles....
Eux aux mains si vides,
Et nous aux mains si pleines...
PS : j'ai reçu quelques mails de certains d'entre vous, m'indiquant l'impossibilité de déposer le moindre "com" sur mon blog en ce moment... J'ai chouiné ce matin auprès de la gentille Marion d'Overblog qui m'a promis que les choses allaient rentrer dans l'ordre très vite. Tout ça, c'est parce que j'ai fait des infidélités à l'E-l'explorateur et que je lui préfère Firefoxeu.... J'ai confiance : si Marion l'a dit, ya point d'raison